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Par Jérôme Charrieau. Clap de fin pour cette saison 2022/2023. Il est donc de rigueur de dresser le bilan. Après Jonathan Cottiaux, mentor des U14, voici le tour de Jordan Garnier et Henrich Body, responsables de la génération U16-U18. Leur ressenti de la saison, leurs satisfactions, leurs attentes et perspectives pour la saison prochaine rien n'est occulté dans cette interview très enrichissante. Focus donc sur ce binôme complémentaire chargé d'amener le groupe dans les meilleures dispositions vers le monde Seniors.

 

Bonjour Jordan et Henrich, tout d'abord pouvez-vous retracer la saison de votre groupe U16-U18 ?

Henrich : Après 2 saisons compliquées pour cause de Covid, ça a été un plaisir de retrouver des conditions normales d’entrainement et de compétition. Après avoir raté la montée en D2 pour 1 point avec notre équipe U18 la saison précédente, nous y sommes parvenus cette année et nous nous y sommes maintenus.

Jordan : Nous avions beaucoup de joueurs, avec une grande disparité de niveau et d’âge (beaucoup de U16), aussi nous avons créé, un peu dans l’urgence une deuxième équipe U17 qui a pas mal souffert (dans cette catégorie il y a peu d’équipes et seulement 2 divisions, donc un niveau très relevé). Mais dans l’adversité, ils n’ont jamais lâché. Pour preuve, nous avons très peu de défections pour la prochaine saison. Ils ont appris et on compte sur eux la saison prochaine.

Vous formez un binôme complémentaire. Qu'est-ce que l'un apporte à l'autre et vice versa ?

Henrich : Ce que m’apporte Jordan, c’est qu’il me conforte chaque jour dans l’idée que le foot n’a pas d’âge. On a 30 ans d’écart, mais la même vision du jeu. Jordan met l’accent sur l’envie, l’impact, le respect du schéma de jeu. Je parle sans doute plus de tactique, des phases de transition, de la cohérence des mouvements. Je lui ai aussi transmis mon obsession : la vitesse. D’une division à l’autre, plus que le niveau technique, c’est la rapidité de prise d’information et de décision du joueur qui augmente. La fameuse demi-seconde d’avance ou de retard qui fait gagner ou perdre un match. Jordan a intégré cet impératif et on le met au centre de tous nos exercices. Ça nourrit le cocktail de formation qu’on leur donne. Officiellement, je suis le responsable de la catégorie et Jordan est le responsable technique. En pratique, Jordan est le boss du terrain, je suis le prof qui cadre et recadre, qui gère l’administratif et fait l’interface avec les parents, les arbitres et les instances. Après, je ne sais pas exactement ce que j’apporte à Jordan. Je le laisse répondre à cette question.

Jordan : Henrich m’apporte tout d’abord son expérience dans le football et dans la gestion d’un groupe. Son professionnalisme me force à être rigoureux, ce qui m’a aussi aidé pour mes examens en parallèle. Parfois, mes idées peuvent fuser dans tous les sens, mais il s’accroche (rires), il sait me tempérer et me canaliser pour les structurer. C’est un réel plaisir de travailler avec Henrich !

Comment se passe votre cohabitation lors des entraînements et matches du week-end ?

Henrich : Pour moi, il n’y a pas vraiment de cohabitation. Il y a une communauté d’idées et de valeurs. En pratique, on s’appelle quasiment tous les jours, pour préparer des séances variées à

 

l’initiative de l’un ou l’autre. A ce sujet, je voudrais remercier en notre nom à tous les deux, Florian Picaud qui, sans aucune expérience de coaching, a accepté de coacher notre équipe U17 tous les week-ends cette saison. Immense respect et reconnaissance. Sans lui chaque week-end, 14 de nos joueurs n’auraient jamais joué. Ça n’a pas été facile pour lui, mais il n’a rien lâché. Je profite de l’occasion pour rappeler que plus notre club grandit, plus il a besoin d’éducateurs bénévoles pour toutes les catégories… Même débutants. On accompagne, on forme, on transmet. C’est l’ADN ici…

Jordan : On a la même vision, la même passion du foot et le même amour de notre club. On partage nos analyses pour adapter nos séances, pour faire évoluer nos joueurs et nos schémas de jeu mais aussi pour choisir ensemble les convoqués pour nos 2 équipes. On s’écoute, on se remet en question et on décide de tout ensemble. Tout coule de source entre nous, en fait.

En quelque sorte chacun apprend de l'autre et transmet ses connaissances techniques et tactiques ? Une belle aventure humaine ?

Henrich : Si on n’était pas en couple chacun de notre côté, on pourrait dire qu’on forme un couple complémentaire, même si je serais un peu « cougar » sur ce coup(rires) Plus sérieusement, cest humainement pour moi une très belle aventure. Jordan a l’âge de mon fils. Il fait preuve d’une humilité et d’une maturité qui me bluffe tous les jours. Sa connaissance du terrain et son expérience de joueur bien plus récente que la mienne, m’oblige à toujours me remettre en question, à me renouveler et à ne pas camper sur mes certitudes. C’est stimulant. Et sur le banc, on coache en concertation, on additionne nos analyses plutôt que les opposer pour prendre une décision.

C’est cette alchimie qui est rare.

 

Jordan : C’est drôle de se dire qu’avec 30 ans d’écart, on ressort les mêmes choses de nos expériences de joueur, on a acquis les mêmes principes de jeu, le même niveau d’exigence personnel. Même si le foot que j’ai connu allait déjà bien plus vite que celui qu’a connu Henrich (rires) et il va toujours de plus en plus vite… S’adapter à cette exigence perpétuelle de vitesse de décision et d’action, comme le disait Henrich, c’est le gros challenge.

 

Je crois savoir qu'une seconde équipe U18 sera créée à la reprise ? Avec, et c'est une excellente nouvelle, des retours dans l'effectif de joueurs qui avaient quitté le nid lucéen ? Signe que le projet est porteur !

Henrich : Oui, on va remplacer notre équipe U17 par une 2eme équipe U18 qui démarrera en D4 pour une meilleure homogénéité du groupe. On a très peu de U16 et les faire démarrer directement en U18 permet au final de gagner plus de temps dans la progression qu’en passant par une U16 ou même une U17. Tous ceux qui font les efforts nécessaires s’intègrent très bien dans cette catégorie. On a effectivement constaté un inversement de tendance avec beaucoup de demandes de joueurs de qualité désireux de nous rejoindre, dont en effet des joueurs lucéens qui étaient allés voir ailleurs.

Ces retours sont sans doute liés en partie à l’arrivée du synthétique, mais j’ose croire aussi que l’ambiance générale et le fait que notre groupe très soudé s’éclate et obtient des résultats a peut-être donné envie à certains de venir jouer ou rejouer avec leurs copains. C’est en tout cas un signal très positif pour notre catégorie et pour le club

 

C'est une génération passerelle avant le monde Seniors. L'objectif est de leur apporter tout le bagage technique afin que les garçons s'imposent dans la catégorie phare de tout club ?

 

Henrich : Même si on travaille encore la technique individuelle, dans cette catégorie, le bagage technique doit être déjà acquis. Quand ce n’est pas le cas, il est déjà très difficile de s’imposer en U18, alors en Senior… Le plus gros de notre travail porte sur le mental, la discipline collective et le physique, trois paramètres incontournables. On inculque aussi la notion de rigueur tactique et le respect des schémas de jeu, afin qu’ils aient des repères en arrivant en Senior.

Des joueurs sont déjà prêts à exister en Seniors ?

Henrich : Sur la génération 2005 nous avons 5 joueurs qui montent en senior. Certains ont des profils intéressants, mais c’est trop tôt pour dire qu’ils sont prêts. Kevin et son staff en ont déjà accueilli certains à l’entrainement. Ce sont eux qui vont juger et décider. On verra si un ou plusieurs d’entre eux sont capables de s’intégrer en Senior. C’est toujours une étape difficile. 18 ans c’est jeune… L’accompagnement de la transition entre le Pôle Espoirs et les Seniors est un vrai sujet. Le projet de Kévin (NDLR : le responsable technique du club et entraineur principal des seniors) pour le club prend en compte ce paramètre.

Quels sont vos projets pour la saison prochaine ?

Henrich : Avec un groupe renforcé et étoffé de 45 joueurs, on vise au minimum une montée en D3 pour notre nouvelle équipe U18B, et la montée en D1 pour notre équipe U18A. On va aussi faire en sorte de proposer des séances de plus en plus variées et qualitatives, avec un niveau d’exigence accru, pour hausser le niveau général. On devrait aussi renforcer notre staff d’éducateurs pour atteindre ces objectifs.

Jordan et Henrich, le mot de la fin ?

Henrich et Jordan : Avec le foot, il n’y a jamais de fin. Une fin de saison, c’est déjà le début de la suivante. En réalité on y est déjà dans nos têtes. Le plaisir, la passion, l’envie qu’on essaie de transmettre, tout ça nous projette forcément déjà dans la reprise. Une saison avec des enjeux et un groupe de qualité. Quoi de mieux pour des coachs ? On a hâte d’y être.

 

Merci Messieurs pour votre disponibilité. Merci de nous avoir expliquer le fonctionnement de cette catégorie, avenir tout proche du monde des grands. Mais aussi tous les parents présents chaque samedi pour accompagner nos Bleus, sans quoi il serait difficile de jouer. Merci à tous et bel été à vous avant de se retrouver au bord des terrains.


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